Nos bambins rentrent tout juste de vacances, les premières de cette année… Pourtant, il nous semble que la rentrée, c’était hier ! Et nous commençons déjà à penser aux prochaines vacances. Ce cycle rentrées-vacances rythme la vie de nos enfants. C’est dans l’ordre des choses et nous pensons que tous les enfants connaissent le même cycle.
Pourtant, ailleurs, certains enfants n’ont pas cette chance. Leur vie est marquée par d’autres cycles, faits de violence et précarité.
En Palestine, les enfants ont quotidiennement leur lot de misère. Bien sûr, ils ont aussi des vacances, mais elles sont marquées par les violences quotidiennes, une normalité pour eux. Bien sûr, ils ont la rentrée, mais elle est marquée par l’incertitude et l’appréhension. L’éducation en Palestine concerne 2 millions d’enfants de moins de 18 ans, dont 1,8 million moins de 14 ans, sur une population totale de 4,2 millions. Cela représente la moitié de la population palestinienne qui est dépendante du système éducatif, lequel est défaillant sur de nombreux plans. La qualité de l’enseignement n’est pas satisfaisante, les classes sont surpeuplées, les écoles manquent de moyens et de matériel, lorsqu’elles n’ont pas, tout simplement, été endommagées ou détruites par la guerre, à Gaza notamment. En Cisjordanie, l’accès à l’éducation est difficile pour les enfants qui doivent traverser entre un et plusieurs checkpoints par jour pour se rendre à l’école. Sans compter les désastreuses coupures budgétaires imposées à l’UNRWA ces derniers mois.
Les écoles de l’UNRWA comptent 240 400 écoliers à Gaza (réparties dans 252 écoles) et 50 000 en Cisjordanie (inscrits dans 97 établissements éducatifs). Les coupures budgétaires ont diminué de 60 % le budget de cette agence. Et l’agence n’est pas assurée de finir l’année scolaire. Il est impossible de saisir l’impact de la situation sur les enfants qui dépendent de cette agence et l’anxiété que cette situation a pu engendrer sur l’ensemble de la population ! Pour tous ces enfants, la rentrée scolaire 2018/2019 a été synonyme d’incertitude et d’incompréhension et les a plongés dans un grave état d’angoisse, ainsi que les enseignants et leurs familles. Pourront-ils finir l’année ? Que se passera-t-il l’année prochaine ? Seront-ils les victimes innocentes du flou entourant la survie de l’UNRWA comme ils le sont de la violence qui leur est infligée ? Déchiré entre révolte, résignation et détresse, le milieu scolaire palestinien sombre dans l’impasse.
Il faut préciser que la rentrée est pour beaucoup, une échappatoire et un bol d’air frais. Les enfants palestiniens aiment aller à l’école. Ils y voient un moyen de se libérer de leur condition de vie calamiteuse et de leur sort. Ce n’est pas un hasard que l’un des taux d’alphabétisation les plus élevés au monde soit celui de la Palestine, plus de 99 % pour les hommes et pour les femmes. Ce sont également plus de 90 % des enfants qui sont scolarisés. Chiffres Unicef — 2013
Nous devons absolument soutenir ces enfants et le corps enseignant palestiniens, car l’éducation et la connaissance sont des bases indispensables, pour l’avenir tout entier. C’est donc maintenant qu’il faut agir ! Ne laissons pas l’avenir du monde s’abimer dans l’impasse éducative et la frustration de la marginalité. Aidons ces enfants à porter leur futur, et le nôtre !